A l’approche des expositions, on pense un peu plus à l’esthétique de nos arbres et plus précisément aux détails. Un de ces petits détails mais qui ne devrait pas en être un est la préparation de la surface des pots.
Le substrat ne doit pas être visible pour les arbres qui sont amenés à être exposés et nous devrions trouver un tapis de mousse sous chaque arbre.
J’ai toujours trouvé que finir la préparation d’un bonsai en lui ajoutant une belle couche de mousse apportait la touche finale indispensable à tout bonsaï qui se respecte.
Peut-être est-ce une vision un peu trop japonaise ? Un peu trop classique ?
La mousse autrement
Lors des plus belles expositions européennes, tels l’EBA ou le Noelanders Trophy, si vous regardez les arbres de Walter Pall, vous verrez fréquemment que ses arbres n’ont pas de mousse sur toute la surface du pot.
Ce n’est sans doute pas par fainéantise que Walter Pall ne met que quelques touffes vertes au pied de la plupart de ses arbres.
Lorsqu’on expose un arbre, on raconte une histoire. Pour que cette histoire soit plausible, il faut soigner les détails et peut-être s’affranchir de certaines règles.
Comment pourrait-on expliquer qu’un arbre tout tortueux, avec des tonnes de bois mort, qui a souffert des intempéries et autres agressions extérieures puissent avoir à son pied une belle mousse verte resplendissante de vie et de fraîcheur ?
Sur l’arbre, on sent la dure chaleur du soleil qui cogne à en briser les rochers aux alentours et à l’inverse cette mousse nous apporte fraîcheur et apaisement.
Vous allez me dire que le contraste est saisissant et justement met en valeur la force de l’arbre qui a lutté. Et je ne dirai pas non !
Pourtant, aujourd’hui, j’estime qu’il est plus cohérent d’accorder tous les éléments d’une présentation pour que les sentiments que l’on veut faire passer soient plus forts, plus percutants.
Dans le cas pré-cité d’un arbre de montagne, la mousse peut-être avantageusement remplacée par un substrat fin (pas trop fin quand même sous peine de mettre à mal le drainage) et pérenne comme un sable de rivière qui apporterai une touche montagneuse à notre composition.
Je me ferai bien une petite mousse
A l’inverse, vous aurez compris qu’un arbre de plaine se doit de nous faire ressentir la plénitude dans laquelle il s’épanouit et qu’un beau tapis vert en est le meilleur moyen.
J’adore la mousse : diverses couleurs, différentes textures, fines, plus grosses, plus dense… associée à des lichens on peut aller très loin, et composer un véritable petit tableau aux pieds de nos arbres.
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