Histoire d’une aubépine de jardin qui allait devenir une aubépine bunjin-gi pleine de promesse.
Les aubépines sont bien adaptée pour la culture en bonsaï : les feuilles sont relativement petites, elle fleurit et produit assez facilement des baies qui peuvent rester longtemps sur l’arbre. On trouve des aubépines en jardinerie, pépinière et aussi largement dans la nature à prélever avec autorisation comme toujours.
J’ai une aubépine que j’ai prélevée dans le jardin de mes parents (un jardin-dori en quelque sorte). Elle est issue d’un semis spontané. Et avec mon père, nous l’avons taillée plus ou moins régulièrement directement en pleine terre pendant plusieurs années. Elle a été mise en pot il y a environ 8 ans et rempotée plusieurs fois depuis.
Je souhaite désormais la former en bunjin-gi, en lettré pour mettre en valeur la floraison et profiter de l’effet graphique des branches pendant l’hiver. Elle est encore en fleurs actuellement mais je ne vais pas tarder à les sacrifier pour ne pas trop épuiser la plante et ne pas avoir de fruit.
Cette aubépine est jeune et cette jeunesse est bien visible notamment au niveau du tronc qui reste encore lisse et jaune-verdâtre. Ce qui contraste totalement avec le style dans lequel cette aubépine est formée : le lettré ou litérati ou bunjin-gi.
Aubépine en bunjin-gi
Le bunjin-gi est un style assez dépouillé et très élégant. Je trouve de fait qu’il s’applique particulièrement bien aux arbres à petite fleur simple comme l’aubépine, le prunus mahaleb (le mume aussi mais y’en a pas chez moi) ou le prunus spinosa, etc.
Ce sujet doit encore être travaillé au niveau des racines mais j’ai bon espoir de sortir rapidement un bon système racinaire assez compact pour avoir la possibilité de mettre cette aubépine dans un pot adapté à son style. Mais aujourd’hui, je profite de sa vigueur pour m’enivrer de ses fleurs et imaginer ses branches futures et matures portées par un tronc avec du vécu et une belle écorce finement rugueuse.
Choix d’un mouvement de tronc
Au niveau de la ligne de tronc, j’hésite encore sur deux lignes et j’ai donc laissé les deux possibilités. L’arbre dans cette configuration est à mon avis bancal mais certains trouvent que je devrais laisser ces deux branches principales assez identiques et former l’arbre dans cette voie.
Globalement, les aubépines sont à part dans l’art du bonsaï car ce sont dans la nature plus souvent des buissons et que nous bonsaïka nous aspirons à les former en arbre. Elle sont peut-être justement matière à plus d’ART que d’HORTICULTURE.
Comment verriez-vous cette aubépine ? Aubépine en bunjin-gi ou en droit informel, moyogi ? Que vous inspire t-elle ?