De part son origine, les amateurs de bonsai du monde entier utilisent aujourd’hui beaucoup de mots japonais. Ce vocabulaire japonais pourrait être remplacé par un équivalent local mais ce n’est pas toujours le cas. Faisons le tour de ces mots que l’on entend dans les clubs et les expositions de bonsai en France et à travers le monde et qui ont l’avantage de nous permettre d’échanger avec les autres amateurs même quand on parle pas la même langue.
nébari
Le nébari, c’est tout simplement l’enracinement de l’arbre. C’est-à-dire les racines et la façon qu’elles ont de prendre place dans le sol, de s’insérer dans la terre du pot. Plus cet enracinement est large et fort plus le bonsai dégagera de la maturité et de la force. Le nébari est un des éléments fondamental d’un bonsai. Comme les fondations pour une maison.
Ce mot est certainement le plus utilisé parmi les bonsaï-ka.
tachiagari
Avec le tachiagari, nous parcourons le tronc vers le haut depuis le nébari mais nous nous arrêtons au niveau de la première branche. C’est communément le premier tiers de l’arbre. Il s’agit de la partie du tronc qui donne le ton, indique le mouvement, et commence à nous raconter une histoire. La qualité d’un bonsai vient pour une grande part de la qualité de cette partie du tronc (après le nébari bien-sûr). A ne pas négliger donc lorsqu’on construit un bonsaï ou que l’on choisit un sujet.
eda
Ce mot japonais désigne une branche.
La branche la plus importante est sans doute la première branche ichi no eda. C’est elle qui accentue le mouvement de l’arbre donné par le tachiagari, lui donne son caractère. Ce n’est pas forcément la première en ordre d’arrivée (en partant du bas, depuis la base racinaire) mais celle qui a le plus de poids visuel (dû à sa masse foliaire plus importante), qui est la plus longue avec une belle conicité. Elle démarre du tronc soit vers la droite soit vers la gauche.
Une autre branche très importante est la branche arrière. Elle donne de la profondeur à l’arbre et se situe idéalement entre la première branche et la seconde et pousse depuis l’arrière légèrement vers un côté ou l’autre.
mochikomi
Le mochikomi est la pratique répétée d’une action en vue de s’entraîner ou bien de parfaire quelque chose, d’atteindre un état. La traduction littérale pourrait être « travail répété dans le temps ». Dans la pratique du bonsai, le mochikomi désigne toutes ces petites actions que l’on fait sur nos arbres en pot, jour après jour, et qui le font paraître plus vieux, lui donne cette patine, son caractère. On parle aussi du temps passé en pot.
jin
Il s’agit d’une technique de bois mort comme le shari mais sur une portion plus petite (voir ci-dessous). En règle générale, le jin correspond à une branche ou le reste d’une branche. Le jin est fait en écorçant une branche. La branche peut être réduite à la taille d’un moignon en arrachant et déchirant petit à petit les fibres du bois.
On peut aussi la ligaturer pour être mise en forme avant qu’elle ne sèche.
Au japon, il est courant de faire pousser une branche et la mettre en forme pendant plusieurs saisons pour la transformer en bois mort, en jin.
shari
Autre technique de bois mort, de vieillissement de l’arbre, le shari est une grande partie de bois mort souvent placé le long du tronc. Très souvent visible sur les juniperus ou bien les fruitiers comme sur les Prunus (japonais, mahaleb, etc.).
kusamono et shitakusa
Plantes d’accent et bonsai d’herbe !
Essentiel pour exposer un bonsai, le shitakusa doit être cultivé pendant plusieurs années pour acquérir le mochikomi qui fait la différence. Idem pour le kusamono qui s’expose seul mais qui doit exprimer la qualité de la culture sur le long terme.
Je traite souvent de ce sujet et je vous conseille d’aller voir cette sélection de billets sur les plantes accents
Plus de vocabulaire japonais spécifique au bonsai :
> les tailles des bonsaï
Si tous les bonsaïka se mettaient à parler japonais, nous aurions moins de problème pour nous comprendre… 🙂
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